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Laurie Choquenet (Promo 2012), nouvelle Directrice Générale de Choquenet, la plus ancienne entreprise de Chauny

25 août 2020 Actus diplômés
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Article de L'AISNE NOUVELLE, 29 juillet 2020



Le 31 juillet, Laurie Choquenet succédera officiellement à son père Gérard. Elle représente ainsi la quatrième génération à la tête de l’entreprise spécialisé dans la conception et la fabrication de filtres-presses et de filtres épaississeurs pour l'industrie.


À 31 ans, vous allez reprendre les rênes de l’entreprise Choquenet fondée en 1925. Avez-vous toujours voulu le faire ?

« Pas vraiment. À l’origine, je voulais être pilote d’avion, mais je n’ai pas pu à cause de ma vue. J’ai donc décidé de faire des études d’ingénieur en aéronautique. Je suis allée à l’ENSTA à Brest, puis j’ai fait un stage chez Dassault Falcon Jet aux États-Unis dans l’Arkansas. Entre autres. J’ai aussi travaillé trois ans chez Stelia Aerospace avant de revenir à Chauny. Après ça, j’ai voulu être mon propre chef. J’avais 27 ans et, avec ma sœur, nous avions l’idée de monter notre propre entreprise à Lyon. Le business plan était fait et nous avions les fonds nécessaires pour lancer le projet. C’est à ce moment-là que mon père m’a proposé de reprendre l’entreprise Choquenet. »


Qu’est-ce qui vous a finalement fait accepter cette proposition ?

« Mon père aurait vendu l’entreprise si je ne la reprenais pas. Et dans ce cas-là, on ne sait jamais trop comment ça peut tourner. Certains employés auraient pu perdre leur emploi. Alors je me suis dit : “ Je veux bien tenter et si le courant passe bien avec les salariés et que le travail me plaît, je continuerai l’aventure ”. J’ai commencé à l’atelier pendant près de six mois. L’idée, c’était de connaître la machine, mettre la main à la pâte et faire connaissance avec les équipes. Je suis ensuite passée par le service commercial, le service achats, et le bureau d’étude. Quatre ans après, je suis toujours là et je suis épanouie dans ce que je fais. »


L’aéronautique ne vous manque pas trop ?

« Pas du tout. Dans ce domaine, on se cantonne souvent à un seul secteur alors qu’ici chez Choquenet, je vois de tout, je peux découvrir tous les services. Je me suis vite rendu compte que travailler dans l’aéronautique sans être pilote, c’est assez frustrant. »

Que ressentez-vous à un jour de la reprise officielle ?

« Je suis effrayée ! Il y a énormément de choses à faire et j’apprends encore aujourd’hui. Parfois je me réveille la nuit en sursaut en me disant “ Comment on fait ça déjà ? ” La crise n’a rien arrangé. Entre mars et juin, le chiffre d’affaires a été deux fois moins important que celui de l’année dernière à la même époque. Mais je préfère arriver dans une période compliquée, comme ça, je vois dès le début que rien n’est acquis. »


Est-ce une pression supplémentaire pour vous d’être la première femme à la tête de la société ?

« Ça a fait peur à certaines personnes présentes depuis longtemps. C’est totalement nouveau pour elles. Il y avait beaucoup de bienveillance de leur part, mais je me sentais observée à mon arrivée. Les gens se demandaient si j’allais m’en sortir, et surtout si j’avais une légitimité à ce poste-là. Parce qu’il peut aussi y avoir l’idée de la fille à papa. C’est d’ailleurs pour ça que mon père voulait que le repreneur de l’entreprise ait une formation en ingénierie ou en commerce. »

Quels sont vos projets pour Choquenet ?

« J’ai l’intention de remodeler les services, de créer une nouvelle direction qui me sera rattachée directement. Je vais aussi apporter des modifications dans l’organisation de la production qui n’a pas bougé depuis 100 ans. Ça permettrait de faciliter le travail des employés pour qu’ils se sentent mieux et qu’ils soient plus efficients. Ce sont en tout cas les premières tâches auxquelles je vais m’atteler. »

Justine Maurel

Article de L'AISNE NOUVELLE, 29 juillet 2020



Le 31 juillet, Laurie Choquenet succédera officiellement à son père Gérard. Elle représente ainsi la quatrième génération à la tête de l’entreprise spécialisé dans la conception et la fabrication de filtres-presses et de filtres épaississeurs pour l'industrie.


À 31 ans, vous allez reprendre les rênes de l’entreprise Choquenet fondée en 1925. Avez-vous toujours voulu le faire ?

« Pas vraiment. À l’origine, je voulais être pilote d’avion, mais je n’ai pas pu à cause de ma vue. J’ai donc décidé de faire des études d’ingénieur en aéronautique. Je suis allée à l’ENSTA à Brest, puis j’ai fait un stage chez Dassault Falcon Jet aux États-Unis dans l’Arkansas. Entre autres. J’ai aussi travaillé trois ans chez Stelia Aerospace avant de revenir à Chauny. Après ça, j’ai voulu être mon propre chef. J’avais 27 ans et, avec ma sœur, nous avions l’idée de monter notre propre entreprise à Lyon. Le business plan était fait et nous avions les fonds nécessaires pour lancer le projet. C’est à ce moment-là que mon père m’a proposé de reprendre l’entreprise Choquenet. »


Qu’est-ce qui vous a finalement fait accepter cette proposition ?

« Mon père aurait vendu l’entreprise si je ne la reprenais pas. Et dans ce cas-là, on ne sait jamais trop comment ça peut tourner. Certains employés auraient pu perdre leur emploi. Alors je me suis dit : “ Je veux bien tenter et si le courant passe bien avec les salariés et que le travail me plaît, je continuerai l’aventure ”. J’ai commencé à l’atelier pendant près de six mois. L’idée, c’était de connaître la machine, mettre la main à la pâte et faire connaissance avec les équipes. Je suis ensuite passée par le service commercial, le service achats, et le bureau d’étude. Quatre ans après, je suis toujours là et je suis épanouie dans ce que je fais. »


L’aéronautique ne vous manque pas trop ?

« Pas du tout. Dans ce domaine, on se cantonne souvent à un seul secteur alors qu’ici chez Choquenet, je vois de tout, je peux découvrir tous les services. Je me suis vite rendu compte que travailler dans l’aéronautique sans être pilote, c’est assez frustrant. »

Que ressentez-vous à un jour de la reprise officielle ?

« Je suis effrayée ! Il y a énormément de choses à faire et j’apprends encore aujourd’hui. Parfois je me réveille la nuit en sursaut en me disant “ Comment on fait ça déjà ? ” La crise n’a rien arrangé. Entre mars et juin, le chiffre d’affaires a été deux fois moins important que celui de l’année dernière à la même époque. Mais je préfère arriver dans une période compliquée, comme ça, je vois dès le début que rien n’est acquis. »


Est-ce une pression supplémentaire pour vous d’être la première femme à la tête de la société ?

« Ça a fait peur à certaines personnes présentes depuis longtemps. C’est totalement nouveau pour elles. Il y avait beaucoup de bienveillance de leur part, mais je me sentais observée à mon arrivée. Les gens se demandaient si j’allais m’en sortir, et surtout si j’avais une légitimité à ce poste-là. Parce qu’il peut aussi y avoir l’idée de la fille à papa. C’est d’ailleurs pour ça que mon père voulait que le repreneur de l’entreprise ait une formation en ingénierie ou en commerce. »

Quels sont vos projets pour Choquenet ?

« J’ai l’intention de remodeler les services, de créer une nouvelle direction qui me sera rattachée directement. Je vais aussi apporter des modifications dans l’organisation de la production qui n’a pas bougé depuis 100 ans. Ça permettrait de faciliter le travail des employés pour qu’ils se sentent mieux et qu’ils soient plus efficients. Ce sont en tout cas les premières tâches auxquelles je vais m’atteler. »

Justine Maurel




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